Le récolteur de bois de oud – que l'on nomme parfois le chercheur de larmes d'Agar – n'est pas un simple bûcheron, mais un artiste de l'attente et un historien de la forêt.
Son œuvre commence loin de l'effervescence du monde, là où la jungle respire lourdement. Vêtu de patience et de silence, il s'enfonce sous la canopée, non pour abattre, mais pour écouter le murmure séculaire des arbres. Il ne cherche pas l'arbre sain, vigoureux et vert, mais l'élu, celui qui a traversé l'épreuve.
Car la résine du bois d'oud, est la cicatrice précieuse de l'Aquilaria, un arbre qui, pour se défendre contre un champignon parasite, sécrète une sève sombre, dense et aromatique, un baume d'immortalité. Ce bois noirci est sa lame de douleur transformée en or olfactif.